Ce que je veux sauver de l'oubli

Bonjour à tous,

Me voici de retour sur mon blog pour vous partager un bon plan vacances :) ! Pour la première fois, nous sommes partis en famille à Center Parcs et c'était vraiment super !

Ce qu'il faut savoir :

Les accès à la piscine sont illimités et inclus dans le prix de la location du cottage ! Dans la piscine, il y a une piscine dans laquelle des vagues se déclenchent à 13 et à 43 pendant 5 minutes toutes les heures. Une pateaugeoire pour les plus petits avec 2 toboggans très faciles, l'arbre à eau avec 2 toboggans faciles pour les petits, des passages avec courant léger agréable pour les petits et les moins jeunes, la "rivière sauvage" (super !) pour avoir des sensations, et des toboggans plus compliqués pour ceux qui aiment.

Pour le spa : il faut payer un supplément (21 euros pour 2h si on réserve en même temps que le cottage, 26 euros si on réserve sur place). 

Accès gratuit également à des jeux intérieurs style "Gulli Parc" pour les enfants.

Jour 1 :

Arrivée en avance vers 12h : restaurant italien dans le Dôme, très sympa et qui s'adapte aux goûts de chacun !

Ensuite, en attendant de pouvoir avoir la clé du cottage : jeux intérieurs style "Gulli Parc" : les enfants ont adoré !

Installation, puis piscine !

Jour 2 :

Piscine

Tennis et ping-pong

Puis spa pendant 2h : sauna, hammam, piscine à jets et remous, transats, douches à sensations (brume froide, douche tropicale chaude, etc.), tisanes.

Jour 3 :

Nous avions apporté les vélos pour ne pas avoir besoin d'en louer sur place.

Balade à vélo sur la voie verte : presque 10 km !

Tir à l'arc

Piscine

Jour 4 :

Promenade en poney

Puis piscine : découverte de la Rivière sauvage ! Excellent !

Jour 5 :

Balade à vélo sur la voie verte tous ensemble : 11 km cette fois-ci !

Puis restaurant italien dans le Dôme, le même qu'à l'arrivée !

Et voilà, nos vacances sont malheureusement déjà terminées, mais qu'est-ce que c'était bien :) ! On y retournera :) !

Il y a quelques années, si quelqu'un m'avait dit que l'on serait heureux de voir un tel calendrier, je ne l'aurais pas cru.

Allez, courage, dans 2 mois, on retrouve la vie d'avant ? Qui y croit vraiment ?

Par où commencer ?
Comment parler de toi ?
De moi ?
Pourriez-vous m’aider ?

Quand pourrons-nous vivre comme avant ?
Allons-nous vivre comme avant ?
Combien de joies perdues ?
Quel est ce monde où tu n’es plus ?

Comment vivre comme avant puisque tu n’es plus là ?
Qui me comprendra comme on se comprenait ?
Qui veillera sur moi comme tu le faisais ?
Vais-je réussir à ne pas m’écrouler ?
Comment vais-je te retrouver ?

Pourquoi la mort t’a-t-elle emporté et m’a-t-elle épargnée ?
Pourquoi a-t-il fallu que le confinement nous vole certains de tes derniers instants ?
Puis que mon opération ait lieu à ce moment ?

Pourquoi étaient-ils si pressés
De préparer les plats pour la famille, de regarder les photos du passé ?
Pourquoi ma seule envie
était-elle de rester seule devant ton corps sans vie ?

Pourquoi ont-ils déjà tout résilié, tout vendu ?
Pourquoi n’ai-je pas envie d’y retourner ?
Ai-je envie d’y retourner ?
Vais-je réussir à me décider ?

Pourquoi n’est-il même plus possible d’entendre ta voix sur ton répondeur ?
Pourquoi quelqu’un a-t-il décroché quand j’ai composé ton numéro ?
Comment a-t-on osé réattribuer ton numéro ?

Comment refaire confiance à la vie ?
Quand finira la douleur ?
Quand recommenceront les jours meilleurs ?

Jeudi 16 juillet 2020, j'ai donc repris le chemin des salles obscures ! C'est avec un plaisir immense que j'ai retrouvé ces sensations si particulières : le son excellent pendant les bandes-annonces, le bonheur de m'asseoir au dernier rang au milieu, la musique si reconnaissable de "UGC Vous êtes loin d'avoir tout vu", les lumières qui s'éteignent quand le film commence...

Je suis donc allée voir "La bonne épouse", comme je l'avais planifié depuis quelques mois : ce fut mon premier film pour mon retour au cinéma, mais ce fut loin d'être un film inoubliable. Intéressant car instructif : j'ai appris pas mal de choses sur les institutions ménagères des années 1960... Le film avait lieu en 1967 et l'on voyait la façon dont on bourrait le crâne des jeunes filles de l'époque en leur disant qu'il fallait qu'elles soient au service de leurs futurs époux... On leur apprenait à cuisiner, à repasser, à verser le thé avec distinction, à coudre, à être de parfaites petites femmes d'intérieur, soumises.

Pendant le confinement, j'ai appris que j'avais un cancer de la thyroïde.

Le lundi 16 mars, donc, nous avons reçu la consigne de rester à la maison.

Le lundi 23 mars, en plein confinement donc, j'ai eu à choisir entre rester à la maison avec un potentiel cancer de la thyroïde et sortir prendre les transports en période d'épidémie de coronavirus pour aller faire mon échographie de contrôle : la précédente datait de juin 2018, j'avais eu des ponctions suite à des nodules suspects, qui finalement s'étaient révélés bénins.

On m'avait conseillé de refaire l'échographie de contrôle un an après, donc en juin 2019... J'avais laissé traîner et j'étais allée chez mon endocrinologue en septembre 2019. Elle m'avait dit que l'échographie n'était pas urgente à septembre 2019, mais elle m'avait conseillé de prendre rendez-vous tout de suite et j'avais obtenu un rendez-vous pour 6 mois après, le 23 mars 2020...

Il me paraissait donc embêtant de laisser encore traîner, en annulant cette échographie attendue depuis 6 mois... En l'annulant, je risquais de devoir attendre encore 6 mois pour un nouveau rendez-vous...

Voilà donc comment je me suis retrouvée le lundi 23 mars 2020, en pleine épidémie du coronavirus, presque seule sur le quai du RER A...

J'ai eu peur d'attraper le virus dans les transports, peur d'attraper le virus chez le médecin...

Bref, je suis ressortie de mon échographie avec un diagnostic peu encourageant de l'échographe, qui me recommendait chaudement de revenir dans la semaine pour faire la ponction de mes nodules devenus plus nombreux et dont l'un avait une apparence suspecte...

Vu que les cabinets de médecins étaient désertés pour cause de coronavirus, j'ai pu obtenir très vite mon rendez-vous pour la ponction pour le vendredi 27 mars 2020, seulement 4 jours après.

Le vendredi 27 mars 2020, j'ai morflé parce que les 2 médecins qui ont pratiqué la ponction ne parvenaient pas à prélever de liquide à partir du nodule suspect. Ils ont dû s'y reprendre à plusieurs fois (3 fois je crois) pour y parvenir... et au bout de 2 fois, j'étais tellement à bout nerveusement que mes larmes ont coulé... Ils m'ont trouvé courageuse de vouloir retenter la 3e fois, mais en même temps, je voulais être fixée... Ils ont ensuite prélevé aussi du liquide dans le nodule bénin d'il y a 2 ans qui avait grossi... les 2 autres nodules étaient trop petits pour que l'on puisse les ponctionner...

Bref, je ne suis pas douillette, et j'ai déjà accouché deux fois. Je vous promets que les ponctions de nodules thyroïdiens sont quelque chose de très désagréables, qui font réellement mal.

Je n'ai pas été fixée tout de suite sur mon sort. J'ai dû attendre le jeudi 9 avril 2020 avant d'apprendre, par mon endocrinologue, au téléphone, que les tissus prélevés étaient bien cancéreux, qu'il fallait opérer et me retirer toute la thyroïde, par précaution.

Mais, vu que nous étions en plein confinement, il allait falloir attendre au moins jusqu'au 11 mai, date annoncée du début du déconfinement, pour pouvoir opérer : en effet, il s'agissait d'un cancer, mais pas d'une urgence vitale au sens où ma vie n'était pas menacée dans la seconde. Il allait donc falloir patienter.

Au début, de toute façon, je refusais catégoriquement l'idée de me faire ouvrir la gorge. Donc j'ai été plutôt soulagée de devoir attendre.

Mais très vite, mes proches m'ont fait comprendre qu'il valait mieux se débarrasser au plus vite de ce truc cancéreux à l'intérieur de moi... et c'est là que j'ai commencé à vouloir être opérée au plus vite.

Pendant le confinement et le déconfinement, j'ai aussi découvert la série "This is us" dont j'ai regardé les 3 saisons disponibles sur Prime Video.

Bonjour,

Parmi mes séries préférées, il y a "La Casa De Papel". J'avais regardé les 3 premières saisons à la suite en août 2019, et, avec Vincent, nous attendions avec impatience la saison 4 qui devait sortir début avril 2020 ! C'est ce qu'on appelle "un petit plaisir du confinement", quand on est enfermés à ne pas savoir trop quoi faire et que la suite de notre série pointe enfin le bout de son nez ! Je crois qu'on a dévoré les 8 épisodes en moins d'une semaine...

C'était avant le confinement. Les salles de cinéma sont à nouveau ouvertes depuis le lundi 22 juin 2020.

Je comptais reprendre le chemin des salles dès leur réouverture, mais la vie en a décidé autrement.

J'avais même déjà choisi mon film : "La Bonne épouse". C'est ce film que j'irai voir dès que possible.

J'ai plutôt apprécié le confinement en lui-même, parce que j'ai eu la chance d'être confinée à la maison, à m'occuper de mes enfants : j'ai joué le rôle de maîtresse pour ma fille de 10 ans qui est en CM1 et le rôle d'éducatrice de jeunes enfants pour mon fils de 2 ans.

Je me suis fâchée quelques fois avec Olivia parce que nous avons chacune un sale caractère et que chacune campait sur ses positions : "La maîtresse ne fait pas comme ça, je te dis !!", "mais avec moi, tu fais comme ça !!", etc.

Mais au final, j'ai beaucoup apprécié de suivre de près l'avancée de ses devoirs : les opérations, les autodictées, la grammaire, le calcul mental et la géométrie, les sciences. J'ai cru qu'on allait passer l'année sur les volcans, mais j'ai adoré suivre ça de près avec elle.

J'ai aussi beaucoup aimé classer les légos d'Hugo par couleurs, pour lui apprendre les couleurs, qu'il ne sait toujours pas d'ailleurs, mais ça va venir !

On a beaucoup joué au loto des animaux en répétant le nom des animaux et le bruit des animaux : là-dessus, Hugo est incollable maintenant !

On a aussi dansé sur "Dance Monkey" tous les trois !

Hugo a fait des progrès incroyables en langage pendant le confinement : avant le confinement, il ne parlait presque pas. Mais depuis, quelque chose s'est débloqué d'un coup.

Un autre détail qui a son importance : Hugo ne faisait toujours pas ses nuits avant le confinement ! Pendant le confinement, il a commencé à faire ses nuits de 20h jusque 6h du matin environ, ce qui n'est pas négligeable !

ça a été un plaisir de passer tant de temps avec mes bouts de choux ! Bien sûr, la cohabitation dans 70m2 n'a pas été de tout repos, mais dans l'ensemble, cela s'est bien passé !

Concrètement, ça veut dire que du 16 mars au 07 mai 2020, Papa était hospitalisé au SSR de Viry-Châtillon et qu'il n'avait pas le droit de recevoir des visites, en raison de la situation sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19.

Concrètement, ça veut dire que Papa a enfin revu Jacquot le 07 mai 2020 quand il a été transféré du SSR de Viry-Châtillon vers son domicile de Bracieux.

Concrètement, ça veut dire que Papa a enfin revu Pauline le samedi 16 mai 2020, quand elle s'est rendue à son domicile de Bracieux.

Concrètement, ça veut dire que je n'ai pas vu Papa entre le 29 février 2020 à Viry et le 29 mai 2020 au service oncologie de l'Hôpital de Blois.

Concrètement, ça veut dire que Papa n'a vu aucun membre de la famille entre le 16 mars et le 07 mai 2020, à cause de ce putain de confinement et ce putain de Covid. Il n'a vu que des infirmières, des médecins et des soignants. C'est déjà ça, certes. Mais ça fait mal au coeur.

Mon Papa est hospitalisé depuis Noël.

Il n'a eu de cesse de changer de lieu d'hospitalisation, même si l'expression "est hospitalisé" reste la même pour toute cette période.

Du 24 décembre 2019 au 02 janvier 2020 : Urgences de Corbeil : jaunisse.

02 janvier 2020 : Clinique des Peupliers à Paris pour endoscopie : diagnostic cancer du pancréas et ressort posé pour dégager les voies biliaires ; fin de la jaunisse.

Du 02 janvier au 21 janvier 2020 : Hôpital de Corbeil en gastro.

Du 21 janvier au 29 janvier 2020 : SSR de Brunoy.

Du 30 janvier 2020 au 05 février 2020 : Hôpital de Corbeil.

Mardi 04 février 2020 : "Mon père est hospitalisé depuis la nuit de Noël. Nous avons appris, depuis, qu'il a un cancer au niveau du pancréas. Il devait être opéré de ce cancer mercredi 05 février. Or, hier, le chirurgien nous a dit qu'il refuse à présent de l'opérer, parce que mon père risquerait de mourir pendant l'opération. Il a fait une septicémie. Le chirurgien nous a parlé de le mettre en soins palliatifs.

Avec mon frère et ma sœur, nous souhaitons aujourd'hui nous rendre ensemble à l'hôpital pour demander des explications, parce que nous ne comprenons pas un tel revirement. Nous allons certainement demander un 2e avis dans un autre hôpital."

Du 05 février 2020 au 07 mai 2020 : SSR de Viry-Châtillon.

Du 07 mai au 27 mai 2020 : Tentative de retour à domicile à Bracieux.

Du 27 mai au 22 juin : Hôpital de Blois.

Vais-je aller au travail lundi ? Vais-je mettre les enfants à l'école et à la crèche lundi ? Les informations sont inquiétantes.

Dimanche 15 mars 2020 14h39 : je reçois un sms du travail. C'est la première fois qu'on me contacte de cette façon.

"Madame, Monsieur, suite aux dernières annonces gouvernementales, il a été décidé que les personnels, Etat et territoriaux, resteront chez eux le lundi 16 mars. Vous serez informés demain de l'organisation qui sera mise en oeuvre. Cordialement."

On reste à la maison lundi. Ok, et après ?

Une prise de décision au jour le jour. Il se passe vraiment quelque chose de grave.

Soulagement tout de même. On a pris la décision à ma place. Je n'aurai pas à désobéir en restant chez moi pour protéger mes enfants.

Je relis les mots que j'avais écrits au mois de mars, pendant le confinement, et je me rends compte que, ça y est, nous sommes dans l'après.

Et depuis le mois de mars, que de choses se sont passées.

Je me souviens de cette peur panique que j'avais au début du confinement.

Je me souviens que, petit à petit, j'ai dû apprendre à me détendre pour le bien de mes enfants.

J'ai dû me raisonner et accepter de sortir 1h par jour dans le périmètre du kilomètre autorisé : les enfants avaient besoin de cette heure passée dehors à se défouler un peu, chaque jour.

Nous faisions ensuite chaque jour ce que nous appelons maintenant "la promenade du confinement" : toujours le même itinéraire, en regardant ma montre dans les premiers temps, pour ne pas dépasser l'heure autorisée. Ne pas dépasser le kilomètre autorisé.

Et cette heure était salvatrice. Parce qu'une journée de confinement sans promenade du confinement, virait vite au cauchemar : Hugo tournait en rond en courant dans l'appartement, il montait debout et courait sur le canapé, il hurlait... Olivia hurlait, défendait son territoire en chassant son frère de leur chambre, en le tirant par les jambes, en le mettant à la porte, en le tapant parfois. Lui, mis à la porte, se mettait à hurler... et moi je devenais folle au milieu des hurlements des deux...

Ces deux-là auront appris à se disputer pendant le confinement. Jamais ils ne se disputaient avant. Hugo était peut-être encore trop jeune.

Entre le 16 mars et le 2 juin : tout a basculé. Notre vie n'a plus été la même. Et je n'ai rien vu venir.

Le 13 mars, le vendredi, l'une de mes chefs m'a demandé le mot de passe de mon ordinateur et mes identifiant et mot de passe pour imprimer elle-même les bulletins parce qu'elle avait l'intuition que j'allais devoir m'absenter. Je lui ai donné sans sourciller. Je me suis dépêchée de terminer tout le travail en cours, au cas où le lycée fermerait le lundi. Mais jamais je n'aurais imaginé que je n'allais pas revenir au travail avant le 2 juin...

Le 16 mars, Macron annonçait la fermeture de toutes les écoles, collèges, lycées et universités.

Le 14 mars au soir, il annonçait la fermeture de tous les restaurants.

Le 15 mars, pour la première fois de ma vie, j'ai eu tellement peur que je ne suis pas allée voter. Vincent y est allé, mais seul. D'habitude nous allons voter en famille, avec les enfants.

Vincent a continué à aller travailler, pendant tout le confinement.

Le confinement, je crois qu'on en parlera à nos petits-enfants, comme mes grands-parents nous parlaient de la guerre.

Je crois qu'Olivia en parlera à ses enfants et ses petits-enfants, comme mes grands-parents parlaient de la guerre.

J'ai traversé tellement d'épreuves depuis le 16 mars qu'aujourd'hui je ressens comme un blocage à l'intérieur de moi.

Je ne sais pas bien par où commencer pour tout raconter.

Hugo adore et moi aussi !